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Changer le sport pour changer la société
Jeudi 14 avril 2016
Les activités physiques et sportives (APS) sont essentielles dans la société car elles participent à la nécessaire construction de l'être humain et à son émancipation; leur pratique par toutes et tous est un droit essentiel qu'il faut élargir sans cesse et faire respecter.
L’égalité d’accès à toutes les APS passe d’abord par la gratuité et l’enseignement obligatoire de l’éducation physique et sportive de la maternelle à l’université. La vie associative constitue un espace essentiel d’éducation populaire et de formation citoyenne. Elle doit être soutenue et préservée de toutes les dérives commerciales. Une politique de valorisation, de formation et de soutien aux bénévoles garantira sa pérennité.
En 2015, la part du budget dédiée au sport dans le budget de l’État reste durablement insignifiante (228 millions sur les 300 milliards du budget de l’État: soit 0,14 %) La démocratisation des pratiques ne peut pourtant être garantie que par le développement d’un service public qui s’inscrit dans la proximité des citoyens sur l’ensemble du territoire.
Si le sport reste encore aujourd'hui une compétence partagée, la réforme territoriale s’inscrit dans la poursuite de la réduction des dépenses publiques, et donc des crédits, pour
développer la pratique sportive.
La métropolisation, l’intercommunalité, la réduction du nombre de régions avec des compétences élargies, au détriment de la commune et du
département éloignent les habitants des lieux de décision et il devient difficile de les associer à l’élaboration des politiques publiques.
Or, le sport se pratique dans la proximité et les pratiquants s’organisent bien souvent au niveau de la commune ou du quartier. Encore un fois, le désengagement de l'État met à mal les collectivités territoriales dans leurs rôles fondamentaux de création de lien social.
Enfin, le sport professionnel et de haut niveau, ses manifestations et leur traitement médiatique devraient viser à des objectifs humanistes de progrès pour toutes et tous et non à être un instrument de la finance internationale. L’ensemble des richesses créées par la haute performance, qu’elles soient culturelles, économiques ou technologiques, doit participer au développement du sport pour l’ensemble de la population. Élément essentiel de l’émancipation, les activités physiques et sportives doivent être libérées de toute forme d’instrumentalisation et de domination. Nous devons les sortir des logiques du marché et mettre fin aux inégalités de pratique qui persistent. Cela exige une intervention publique forte.
La pratique sportive reste et demeure une voie de socialisation forte pour les jeunes générations ainsi que pour l'ensemble des pratiquants. Une politique publique ambitieuse se doit de faire vivre les espaces d'un sport public, ouvert à tous, et libre de toutes logiques marchandes.