Conseil Municipal de Saint-Herblain du 14 décembre 2015 : Débat d'Orientation Budgétaire

Monsieur le Maire, mes chers collègues,
Nous savons combien les questions financières sont liées aux questions économiques et quel est l’impact de la fragilité de l’emploi durable sur la vie des habitants de notre commune.
En effet, nous sommes dans une situation qui s’aggrave comme en témoignent les résultats des élections régionales.
Les résultats des élections d’hier sont particulièrement préoccupants pour les Herblinois. Avec une région à droite, le bouclier social que les collectivités de gauche s’efforcent de tenir risque de se trouver fissuré. Cette montée de la droite la plus rétrograde, grâce à une trop faible participation, peut être interprétée comme un signe de renoncement, de repli, de défiance.
Le contexte national aura pesé et va peser sur notre ville.
Les choix politiques et budgétaires imposés par L’Europe et le gouvernement Français constituent des victoires pour les beaux quartiers et la finance. Le dogme de la réduction de la dépense publique au nom de la diminution des déficits fait peser sur les salariés, les retraités, sur l’immense majorité de la population le poids de l’austérité.
L’association des Maires de France l’annonce : avec l’austérité pour les collectivités, c’est 60 000 emplois dans le secteur Bâtiments Travaux Publics qui seront détruits, sans compter la dégradation des services publics. L’asphyxie financière menace de toute part alors que pendant le même temps des millions d’euros de Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi sont déversés sur des sociétés qui licencient comme la SEITA hier ou Air France.
Concernant notre ville, malgré les contraintes, nous devons travailler à préserver au mieux nos concitoyens et les agents de notre collectivité. Pour cela un exercice de prospective est nécessaire, ni pessimiste, ni optimiste. De ce point de vue, nous exprimons des craintes quant au succès de notre adaptation dès lors que le gouvernement s'obstine à matraquer chaque année un peu plus les collectivités territoriales, notamment au travers de la réforme de la DGF. Les baisses de dotations et le surcroit de baisses pour 2017 doivent être annulés. Enfin les villes de périphérie ne doivent pas être les oubliées de toute réforme budgétaire ou territoriale.
Par ailleurs, nous affirmons l’exigence d’un service public municipal de haut niveau de qualité, atout du développement, de protection des droits dans cette grave crise sociale et économique. Il suppose des moyens humains et financiers, il suppose des emplois et des postes.
A l’heure ou des villes suppriment plusieurs centaines d’emplois, nous restons les adversaires déterminés de celles et ceux qui attaquent le statut de la fonction publique et salissent du même coup les fonctionnaires d'où qu'ils viennent. Nous, nous ne connaissons pas, nous, de postes de fonctionnaires inutiles !
Il est clair que la priorité est la préservation de la capacité à investir dans l’avenir. Cela se traduit en 2016 par des dépenses d’équipement très basses. C’est cela qui doit nous permettre de ne pas augmenter les impôts.
En dehors des investissements, nous maintenons notre exigence et la ville maintien son orientation pour la solidarité : emploi et qualité de la vie. Le service public doit continuer à se décliner dans tous les âges : réussite scolaire, jonction formation-emploi, bien-être des familles notamment face aux accidents de la vie et bien vieillir.
Cela suppose des orientations politiques fortes : sur l’exigence de dotations suffisantes pour Saint-Herblain, sur une mutualisation métropolitaine respectueuse et équilibrée et sur une adaptation du service public communal pour offrir le meilleur à nos concitoyennes et concitoyens.